La collection 'Quaderni Habitat' naît de la collaboration instaurée entre la Direction Protection de la Nature et de la Mer et le Musée Frioulan d’Histoire Naturelle d’Udine. Le but de la collection - organisée en publications souples de caractère monographique - est de promouvoir la connaissance d’habitats à risque particulier de dégradation ou de disparition. Il s’agit de milieux, souvent, d’une valeur particulière qui conservent des éléments de faune, de flore ou de végétation dignes de mention et qui représentent des tesselles petites mais fondamentales dans la grande mosaïque de notre paysage.
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N. 1 - Grottes et phénomène karstique. La vie dans le monde souterrain
Les grottes : royaume de l’obscurité absolue et du silence, rompu seulement par le ruissellement et l’écoulement de l’eau. Obscurité, silence, mais pas seulement : une multitude d’organismes aveugles et incolores - des petits crustacés et insectes au mythique protée - errent dans l’obscurité. Ce n’est pas un phénomène rare et curieux : l’Italie, avec 27% du territoire constitué de roches karstiques, compte plus de 33000 grottes catastate. L’évolution a transformé chaque massif karstique en un monde unique et unique, où nous pouvons trouver de nombreuses espèces endémiques, qui n’existent nulle part ailleurs sur Terre. C’est précisément la présence d’espèces endémiques qui est l’un des critères que la Directive Habitats de la Communauté Européenne utilise pour le choix des zones naturelles que nous avons le devoir de protéger. Ce volume se veut un guide du monde des grottes et de ses habitants, et veut rendre accessible à tous les aspects les plus importants d’une connaissance scientifique jusqu’à présent contenue seulement dans des publications spécialisées difficiles.
N. 2 - Résurgences et fontaines. Eaux-sources de plaine dans le nord de l’Italie
Risorgive, fontanili : ce sont les différents noms avec lesquels les gens de l’Italie septentrionale connaissent, depuis des siècles, ceux venus par jour d’eaux provenant de la nappe phréatique qui caractérisent la frontière entre la Haute et la Basse Plaine, du Piémont au Frioul. Le phénomène des résurgences a joué un rôle économique important dans le passé : fournir de l’eau pour l’irrigation, favoriser le développement des rizières, se transformer en source d’énergie en alimentant les moulins. Ce sont des environnements malheureusement réduits aujourd’hui à de petits mais précieux lambeaux résiduels qui accueillent, dans des conditions presque toujours précaires, de précieuses urgences floristiques et faunistiques. Les rivières qui naissent des eaux de résurgence abritent une faune très variée, à côté des poissons - aujourd’hui menacés par les immissions d’ichtyophaune étrangère - y trouve un habitat idéal la crevette de rivière, protégée par la législation actuelle. La flore représente un unicum, avec des formes reliques, comme la drosera ou la pinguicola, ou endémiques comme l’erucastro friulano et la calamaria de Malinverni. Défendre ces derniers pans de paysage désormais presque disparu, représente le seul moyen de conserver les espèces qui y vivent.
N. 3 - Les forêts de la plaine du Pô. Un labyrinthe dissous
Les bois planitiaires du Pô représentent ce qui reste de la forêt qui recouvrait autrefois la plaine du Pô-Vénétie, aujourd’hui presque entièrement disparue à cause de l’activité anthropique pluriséculaire. Ces témoins d’anciens événements naturels et humains abritent des peuplements fauniques parfois uniques au monde, tels que la grenouille de Lataste ou la musaraigne de la forêt d’Arvonchi, récemment décrite comme une espèce nouvelle pour la science. Les forêts du Pô offrent également un refuge à de nombreuses espèces d’insectes comme l’imposant cerf volant, récemment inclus dans la liste des espèces d’intérêt communautaire de la Directive Habitats. Ce "labyrinthe" forestier du Pô aujourd’hui dissous est ce qu’il reste des grandes forêts de chênes, d’ormes et de tilleuls d’époque préromaine, formation boisée aujourd’hui décrite comme Asparago tenuifolii-Quercetum roboris. Connaître le patrimoine environnemental de ces formations est, d’autre part, la base irremplaçable pour la conservation dans le temps de ces lambeaux forestiers, pour les apprécier dans la connaissance de leurs qualités intrinsèques, pour éduquer les nouvelles générations au respect du monde dans lequel nous vivons.
N. 4 - Dunes et plages de sable. Environnement entre terre et mer
De longues étendues de sable ou de petites plages nichées entre des baies rocheuses : sur les 7000 km de côtes bordant notre péninsule, profondément ancrée dans la mer Méditerranée, plus de 3000 sont constitués par ces bandes de frontière entre terre et mer. Les plages sont le résultat du modelage continu opéré par la mer et par le vent, systèmes dynamiques en constante évolution, alimentés par les grandes quantités de sédiments que les rivières apportent à la mer en équilibre avec ce que la mer emporte des rivages. Un rapport complexe dans lequel joue un rôle fondamental le développement de la végétation pionnière sur les dunes qui peut en permettre la consolidation. Nombreux sont les végétaux endémiques de ces environnements difficiles, conditionnés par de fortes variations thermiques, une sécheresse élevée et la présence de sel. En raison de leur spécificité, certains végétaux, comme la splendide Matthiola sinuata, sont protégés par la législation européenne. Quelques petites baies sableuses des îles sont le dernier endroit où la tortue marine (Caretta caretta) pond au printemps ses œufs. Ces seuls trésors de la nature justifieraient la protection de ces zones, fortement menacées par l’intense exploitation touristique.
N. 5 - Torrents de montagne. La vie dans les eaux courantes
Les eaux impétueuses qui coulent le long des flancs des montagnes sont depuis toujours une source d’attraction pour l’homme. Nous voyons dans les torrents de montagne des environnements intacts mais ils constituent un habitat sévère et sélectif pour les organismes qui le peuplent. Malgré cela, de nombreuses espèces animales et végétales se sont spécialisées à vivre dans les torrents. Mais être spécialisé signifie aussi être vulnérable : les événements météoriques, qui modèlent en continuité les enchères torrentielles, et les interventions humaines, même modestes, peuvent perturber les délicats équilibres écologiques de ces milieux. Les activités traditionnelles des montagnards (pastoralisme, sylviculture) ont eu des conséquences limitées sur l’écosystème du torrent et ont fortement diminué ces dernières années. Mais en concomitance ont été construites des oeuvres de fort impact environnemental (brides, canalisations, dérivations, endiguements), visant à plier le torrent à la volonté de l’homme. De tout cela veut parler le présent volume, dédié aux torrents de montagne : sont examinés en détail les aspects géologiques, botaniques et faunistiques des eaux courantes italiennes de haute altitude, mais pas seulement.
N. 6 - Le maquis méditerranéen. Formations sempervirentes côtières
Une bande verte qui recouvre les pentes collinaires près de la mer, qui au printemps s’enrichit des fleurs jaunes des genêts, des genêts blancs ou roses des kystes ou des fleurs bleues du romarin : voici le maquis méditerranéen. De plus près, elle se traduit par un enchevêtrement dense de branches de chêne vert, arbousier, alaterne et lilas, lorsqu’elle n’est pas dominée par la masse des vieux chênes-lièges ou ne se résout pas dans la myriade de feuilles en forme d’aiguilles des bruyères et des genévêches. Du point de vue de la faune, le maquis est le point de rencontre d’espèces typiques de différents milieux, mais il trouve sa connotation la plus caractéristique dans d’autres éléments, d’origine steppique ou subdesertique. Distribuée surtout le long de la bande littorale, au cours des siècles le maquis a été largement détruit par les incendies, le pâturage ou l’anthropisation. Ce volume présente, sous une forme accessible mais rigoureuse, les aspects du peuplement animal et végétal du maquis, sous les différentes formes qu’il revêt le long des côtes italiennes, et en met en évidence les problèmes de gestion et de protection.
N. 8 - Lacs côtiers et étangs saumâtres. Un équilibre délicat entre eau douce et eau salée
A proximité des appareils des cours d’eau, la force de la mer, en luttant contre le transport des matières fines par les rivières, favorise le dépôt d’une grande quantité de sédiments qui créent de longues langues de sable et de boue parallèles à la ligne côtière. Ce sont ces précaires cordons littoraux qui permettent la formation de lacs et d’étangs côtiers; c’est ainsi que naissent et disparaissent ces barrages qui créent, maintiennent ou font disparaître les zones humides côtières, véritables milieux "en équilibre" entre terre et mer. C’est leur nature complexe qui confère à ces milieux une grande valeur paysagère et naturaliste, mais pour les animaux et les plantes qui les peuplent, il s’agit d’habitats sévères, sélectifs, parfois "extrêmes"Seules les espèces présentant des adaptations physiologiques particulières peuvent accomplir tout le cycle de vie. Mais d’autres espèces sont attirées par les ressources alimentaires que ces milieux offrent : nous parlons surtout des oiseaux, qui constituent l’élément le plus visible, connu et apprécié de ces milieux. Le début des grandes bonifications, visant à arracher aux eaux des terres pour les cultiver et à combattre le fléau de la malaria, a marqué un changement radical dans le paysage côtier italien; Mais même après leur disparition, les zones humides côtières continuent à être détruites par l’expansion des zones urbaines et industrielles et par la récente exploitation touristique des côtes : elles sont désormais très petites, à haut risque d’extinction sur le territoire italien.
N. 9 - Les tourbières de montagne. Épaves de biodiversité dans les eaux acides
Les tourbières de montagne représentent l’un des aspects naturels les plus particuliers et, ensemble, les plus fragiles du paysage alpin et - dans une moindre mesure - des Apennins. Liées à une combinaison précise de conditions de sol, de climat et de disponibilité d’eau, elles constituent de petites et parfois minuscules îles, dans une mosaïque où dominent les forêts de conifères et d’autres végétations montagneuses plus voyantes et étendues. Les tourbières sont des milieux à biodiversité plutôt basse, dont la composante dominante est représentée par de grandes mousses aquatiques, les sphaignes, mais elles sont l’habitat exclusif de nombreux éléments floristiques de grande valeur, parmi lesquels quelques petites plantes carnivores rares. Une exploitation séculaire des précieuses couches de tourbe, formées dans ces milieux par l’accumulation progressive des restes des sphaignes, a conduit à la dégradation ou à l’effacement complet de nombreuses tourbières, en ne laissant subsister qu’un petit échantillon auquel s’adressent aujourd’hui les mesures de conservation les plus vigilantes.
N. 10 - Environnements nivaux. La vie dans un environnement extrême
L’environnement nival est caractérisé par la présence de neige au sol pendant une longue période de l’année au point de conditionner non seulement la vie des animaux et des plantes, mais aussi certains processus morphogénétiques typiques de la haute montagne. La biodiversité des milieux longuement ou perpétuellement enneigés est faible en raison surtout des valeurs de la température moyenne, mais les organismes vivant dans cet habitat présentent des adaptations exceptionnelles pour résister au froid, ou pour se camoufler dans un environnement blanc et sans cachettes naturelles. Malheureusement, les modèles climatiques les plus récents annoncent pour l’avenir des changements considérables, à l’échelle planétaire et régionale : ceux-ci impliqueront la couverture neigeuse dans les zones alpines situées au-delà de la limite des arbres. La prévision que ces environnements rencontreront, à l’avenir, une réduction de la couverture neigeuse les rend particulièrement intéressants car ils peuvent servir de véritables laboratoires naturels, dans lesquels expérimenter "en direct" les effets du changement climatique sur la distribution des organismes vivants. L’idée d’écrire un volume sur les milieux nivaux naît aussi de ces considérations d’actualité scientifique, non disjointes d’une instance de type conservationniste : Avec le réchauffement de la planète, l’extraordinaire patrimoine biologique des milieux nivaux sera inévitablement exposé au risque d’extinction.
N. 11 - Quaderni Habitat n. 11 - Flaques, étangs et marais. Les petites eaux, oasis de biodiversité
Konrad Lorenz a écrit : "Allez avec un pot et un attrape-papillon à l’étang le plus proche, plongez quelques fois dans le filet, et vous récolterez une myriade d’organismes vivants"; et encore "Après la grille vint la loupe, après celle-ci un modeste microscope, et avec cela mon destin fut irrévocablement marqué". L’étang, le bassin et le marais sont en effet les milieux naturels qui renferment tout ce qu’on peut apprendre sur l’écologie. Mais l’intérêt et l’attrait de ces milieux ne se limitent pas à la science ou à la didactique ; les étangs font partie des traditions paysannes, qu’il s’agisse de réserves d’eau potable ou d’irrigation, d’abreuvoirs pour le bétail ou la faune, n’ont jamais manqué à proximité des petits villages ruraux. Les activités économiques traditionnelles liées à ces milieux ayant diminué, le besoin de l’homme d’étendre les zones urbaines et industrielles ou les activités agricoles extensives aux dépens des zones humides s’est accru, Les étangs, les bassins et les marais ont subi un déclin rapide et inexorable et sont aujourd’hui considérés comme l’un des environnements les plus menacés en Europe. De ces considérations naît l’idée, oserions-nous dire la nécessité, d’écrire ce Cahier Habitat, qui a l’ambition de porter à l’attention du grand public la valeur de ces "petites eaux" : petites par leur taille, mais de grande valeur pour la conservation de la nature.
N. 12 - Les prairies arides. Couvertures herbacées dans des conditions critiques
Les prairies arides, qui peuvent prendre l’aspect de pâturages ou de prairies-pâturages, sont des formations végétales diffuses caractérisées par un manque prolongé d’eau utilisable par les plantes, à mi-chemin entre la forêt et le désert. Ces environnements sont caractérisés par une riche végétation herbacée, dans laquelle prédominent des plantes à cycle végétatif court et qui fleurissent tôt au printemps, avant que la sécheresse estivale ne dessèche excessivement le sol. Pour la faune, riche également d’insectes, de reptiles et de petits mammifères, se distingue l’abondance d’espèces d’oiseaux qui gravitent autour des prés arides : parmi eux, beaucoup de rapaces comme le vautour percnoptère, le faucon crécerelle et le lanier et, En particulier, trois espèces étroitement liées à ces milieux : l’anneau, la calandre et, surtout, la poule de prairie, désormais très rare en Italie. Dans de nombreux cas, les prairies arides représentent des habitats semi-naturels d’origine secondaire. Ils méritent cependant une gestion prudente et une défense contre le risque d’incendie et la diffusion excessive d’espèces végétales adventives, tant pour la richesse biologique considérable qu’ils abritent, tant en raison des significations culturelles et paysagères importantes qui leur sont souvent liées.
N. 13 - Éboulis et rochers de montagne. Une vie de pionnier parmi les rochers
Les rochers et les éboulis de la bande montagnarde et submontanienne sont des milieux de grande valeur paysagère, mais difficiles à coloniser, tant pour les plantes que pour les animaux. Les sols sont partout pauvres et superficiels, et à la structure compacte des parois rocheuses s’opposent l’instabilité et le dynamisme continu des éboulis. Plantes spécialisées, dont beaucoup ont une aire géographique très restreinte et sont donc parmi les éléments les plus significatifs de la flore italienne, sont cependant capables de se fixer sur les parois verticales ou de survivre aux conditions instables des pierres mobiles. La faune est surtout représentée par les vertébrés et, parmi eux, par les oiseaux qui, précisément par l’inaccessibilité des lieux choisis pour nicher, se mettent à l’abri des attaques des prédateurs. Les reptiles et les invertébrés profitent des conditions favorables d’exposition à la lumière et à la chaleur du soleil. Malgré leur manque d’accessibilité, ces environnements, malheureusement, sont souvent affectés par un impact anthropique lourd, qui se traduit par des éboulements routiers, l’ouverture de carrières et de décharges, Fréquentation intense de parois rocheuses où la présence humaine encombrante entre en compétition avec celle des oiseaux nicheurs, mais aussi en altération de l’équilibre délicat qui caractérise l’écosystème complexe des éboulis.
N. 14 - Étangs de haute altitude. Perles dans le paysage de montagne
Quiconque pense à un étang de haute altitude matérialisera dans son esprit l’image classique d’un petit bassin niché dans une forêt verte de conifères ou couché dans un bassin ensoleillé entre les débris et les sommets menaçants. Au-delà de ce cliché, le concept de bassin de haute altitude renferme en lui un ensemble complexe de caractéristiques géomorphologiques et biologiques. Les espèces animales et végétales ont colonisé les bassins de haute altitude suivant le recul des glaciers quaternaires et sont restées dans certains cas piégées en eux comme "épaves". Ces organismes ont ensuite dû faire face aux conditions environnementales sévères des hautes altitudes : climat rigoureux, rayonnement ultraviolet élevé et pénurie de nutriments. Seules quelques espèces possèdent les adaptations nécessaires pour survivre, d’où le grand intérêt scientifique et de conservation des épaves glaciaires. Mais ceux qui imaginent découvrir par la lecture de ce volume que les étangs de haute altitude sont des environnements éloignés et non contaminés seront malheureusement surpris : le tourisme de masse, l’utilisation à des fins hydroélectriques et potables, l’apport aveugle de poissons, l’acidification et l’apport de polluants par les précipitations, l’augmentation du rayonnement ultraviolet causé par l’appauvrissement de l’ozone dans l’atmosphère, l’élévation de la température causée par le changement climatique mondial menacent la survie de ces environnements. Il s’agit d’un S.O.S. que ce volume du Collier Quaderni Habitat veut lancer en défense de certains des environnements les plus fascinants et les plus rares de notre pays.
N. 15 - Les hêtraies des Apennins. Avant-gardes et épaves de la forêt continentale
La hêtraie est la forêt de feuillus dominant le long des Apennins et dans le nord-est de la Sicile, dans la zone altitudinale comprise entre 900 et 1900 mètres. Au cours des siècles, cependant, la coupe des arbres, les incendies et l’avancement des pâturages ont considérablement réduit leur diffusion. Différentes conditions de sol et d’exposition déterminent une grande diversité physionomique à l’intérieur des hêtraies des Apennins, et cela se traduit par la diversité des espèces végétales qui s’y accompagnent. La faune, elle aussi, tourne étroitement autour de l’espèce arborée dominante, avec de fortes fluctuations en nombre dans les populations d’oiseaux et de mammifères qui dépendent de l’abondance des fruits du hêtre, très variable d’une année à l’autre. D’un grand intérêt naturaliste est la faune qui s’installe dans le bois mort, dans les hêtraies les mieux conservées. Les hêtraies sont des milieux de grande valeur naturelle, mais ce sont aussi des bois exploités par l’homme pour la production du bois ligneux. L’avenir de ces milieux, tel qu’il est discuté dans ce Cahier Habitat, est donc lié à l’équilibre délicat entre une gestion forestière responsable et une politique prudente de conservation de l’ensemble de l’écosystème forestier.
N. 16 - Domaine pélagique. Le sanctuaire des cétacés "Pelagos"
La masse d’eau au-dessus des fonds marins constitue le domaine pélagique, vaste milieu marin en constante évolution et qui, à première vue, peut sembler assez homogène. La plupart de ses composants vivants sont de petite taille et de cycle de vie court. Les modifications de leur composition, tant pour la partie végétale que pour la partie animale, dans un lieu donné, peuvent être considérables et soudaines et affecter les autres maillons de la chaîne trophique. La modification des masses d’eau est la principale cause des changements de la composition des peuplements, capables d’accomplir également des migrations verticales notables tant pour la composante planctonique que pour la composante nectonique. Pour décrire le domaine pélagique, ce cahier prend comme exemple le Sanctuaire pour les Mammifères Marins en Méditerranée, "Pelagos", né d’un accord entre la France, l’Italie et la Principauté de Monaco. C’est une vaste zone du bassin versant ligure provençal, l’une des zones les mieux connues de la Mare Nostrum, qui s’étend sur plus de 87000 km2. Dans cette zone, en raison des caractéristiques océanographiques et trophiques particulières, on assiste à une concentration importante de grands pélagiques, en particulier cétacés, mais aussi céphalopodes, thons, espadon et requins pélagiques, de très grand attrait pour un public toujours plus vaste. Dans un système de haute biodiversité, le krill de la mer de Ligurie, Meganyctiphanes norvégienne, joue le rôle de pierre angulaire.
N. 17 - Lacs volcaniques. Le feu, l’eau et la vie
Survolant notre péninsule, des plans d’eau ronds de la couleur du ciel, entourés de rives escarpées, attirent inévitablement l’attention même du voyageur le plus distrait. Il s’agit des lacs volcaniques, environnements uniques pour leur genèse dans notre pays, qui ont toujours accompagné l’homme dans son développement socioculturel dans un contexte naturel de grande beauté, témoigné par les établissements néolithiques, les aqueducs romains, des petits villages médiévaux. Les résultats d’années de recherche ont mis en évidence les éléments qui font des lacs volcaniques des environnements de grand intérêt pour la Science. D’abord leur origine, fruit du volcanisme quaternaire qui a engendré les cratères et les caldeiras qui abritent aujourd’hui ces bassins. Aux particularités géologiques, ces lacs côtoient une nature de valeur, constituée de communautés animales et végétales qui représentent un réservoir de biodiversité d’une valeur naturaliste inestimable. C’est précisément pour ces raisons que l’ensemble de ces environnements est inséré dans des zones soumises à la protection. Malheureusement, de nombreuses activités anthropiques telles que la modification des lignes de littoral, l’agriculture intensive, le surpâturage, le tourisme, le prélèvement d’eau, ainsi que l’introduction d’espèces exotiques ont entraîné, au cours des dernières décennies, une dégradation de la qualité des eaux et des dommages à la flore et à la faune. Ce nouveau volume des Quaderni Habitat naît pour apporter une contribution à la connaissance et à la protection de ces lacs, avec lesquels l’homme a su vivre pendant des millénaires, mais qui actuellement se détériore de manière irréversible.
N. 18 - Les forêts de conifères de montagne. Un manteau de fines aiguilles vertes
Dans le paysage forestier de montagne - en particulier dans les Alpes - le rôle des conifères est dominant et, auprès des communautés qui s’y sont installées depuis des siècles, les sapins et les pins sont considérés comme des éléments familiers, souvent protagonistes de la culture quotidienne. La végétation basse qui se développe au pied de ces arbres est fortement conditionnée par la nature acide des sols et est souvent dominée par de vastes tapis de mousse, mais abrite également de précieuses plantes herbacées qui représentent, dans notre pays, autant d’épaves de l’âge glaciaire. Dans les forêts de conifères, les conditions d’existence sont moins faciles que ne le suggère leur feuillage à feuilles persistantes (seul le mélèze perd ses feuilles chaque année). Les pommes de pin et le pollen offrent peu de nourriture et le bois de conifères est protégé par des résines, qui n’empêchent pas le développement d’une faune spécialisée intéressante. Caractéristiques et répandus sont les grands nids de fourmis rouges. Depuis des siècles, la végétation forestière des territoires de montagne fait l’objet d’interventions, d’utilisations et de traitements qui ont largement modifié l’aménagement d’origine, en guidant son évolution. Un engagement culturel solide, plus encore qu’économique, est nécessaire aujourd’hui pour conserver et améliorer ce patrimoine qui mérite d’être connu et valorisé.
N. 19 - Prairies sous-marines. Plantes à fleurs en Méditerranée
Les phanérogames marins constituent des habitats de grande valeur dans les milieux marins et saumâtres côtiers, tant en ce qui concerne le paysage sous-marin que leur rôle écologique. Il s’agit d’un groupe d’angiospermes monocotylédons, de plantes à fleurs ressemblant à du blé, à de l’herbe, qui sont revenues à la mer il y a environ vingt millions d’années. La présence des fleurs et donc des fruits et des graines, permet de distinguer, sans équivoque, ces plantes des algues avec lesquelles elles sont généralement confondues. Outre Posidonia oceanica et Cymodocea nodosa, dans les eaux marines italiennes on trouve Zostera marina eNanozostera noltii plutôt rare, et une espèce alloctone, Halophila stipulacea. Ces prairies sont un refuge pour de nombreux animaux, pour certains, elles représentent un cadre de vie exclusif. La prairie de Posidonie océanique est considérée comme un habitat prioritaire pour la directive 92/43/CEE et joue un rôle important de bioindicateur : son état est un indicateur général de la qualité de l’environnement meilleur et plus complet que tout autre paramètre, qu’il soit microbiologique, chimique et physique. Malheureusement, on assiste aujourd’hui, sur une grande partie des côtes italiennes, à une réduction substantielle des surfaces des posidonies.
N. 20 - Les eaux souterraines. La biodiversité cachée
Dans les profondeurs du monde, il existe des mondes submergés et sans limites, mais inconnus de la plupart. Un poumon hydrique, perfusé et diffus, dont l’humanité entière dépend absolument pour sa survie : les eaux souterraines. Un monde caché qui renferme, comme dans une boîte, des vérités cachées. Un écoroyaume riche en formes de vie, des plus simples aux plus complexes, où il n’y a pas de plantes vertes et où dominent les organismes animaux. Une biodiversité que peu de gens connaissent, tout simplement parce qu’elle ne se voit pas : obscure comme le monde obscur est le monde qui l’abrite. La recherche a récemment ouvert la boîte dans ce monde caché, a découvert cette réalité biologique et l’étudie toujours. Il ne se passe pas un jour sans que l’on fasse une nouvelle découverte : espèces, genres, familles, classes entières inconnues de la Science. Pourtant, les organismes qui y vivent, les stigmates, ne sont pas protégés, tout comme l’écosystème souterrain tout entier, simplement parce que sa dimension écologique n’est pas encore reconnue, sauf dans le cas du protée, par la réglementation en vigueur, tant à l’échelle nationale qu’internationale. La faune stigbique, avec les bactéries et les champignons, assure l’autopuration et est donc essentielle au maintien de la qualité des eaux souterraines qui, rappelons-le, constituent la plus importante réserve hydropotable pour l’Humanité. La dégradation incontrôlée, la pollution, le changement climatique ont déclenché un mécanisme qui entraîne non seulement la détérioration de la qualité et de la quantité des eaux souterraines, mais aussi le déclin de leur extraordinaire biodiversité. Ce volume vise à sensibiliser l’opinion publique et les parties prenantes à ce patrimoine scientifique et économique.
N. 21 - Cours d’eau et forêts riveraines. Calmes voies d’eau et leurs marges ombragées
Bien que les eaux douces ne soient qu’une fraction infime de l’ensemble de l’hydrosphère, et qu’une partie seulement d’entre elles coule à la surface dans un lit de rivière, les rivières sont peut-être le plus actif et le plus puissant de tous les agents modeleurs du paysage. La végétation aquatique résiste au courant, même fort, s’enracinant bien au fond. Il devient plus dense le long des rives, où bientôt les caries et les roseaux laissent place à une végétation boisée dominée par les saules, les aulnes ou l’argousier. La rivière et ses rives sont le milieu vital de nombreuses espèces animales - aquatiques, amphibies ou terrestres - mais elles sont aussi le chemin qui suivent l’anguille et les lamproies, quand elles migrent de la mer et vers la mer, et la piste préférée des oiseaux qui fréquentent les rives et les bosquets le long des rivières. Endiguements, barrages, canalisations, déplacements de lit, détournements de bassin et, enfin, les polluants les plus divers - urbains, agricoles et industriels - déversés dans les eaux ont profondément altéré les fleuves et leurs gorges, en réduisant la capacité d’auto-approvisionnement de leurs eaux et en réduisant la capacité de recharge des nappes phréatiques. La faune et la flore des rivières et des rives sont également menacées par l’introduction incessante d’espèces exotiques, souvent très compétitives.
N. 22 - Bio-obstructions marines. Éléments d’architecture naturelle
La capacité de certains organismes à construire des structures permanentes (biocobstructions) en augmentant le volume, la complexité et l’hétérogénéité de l’habitat, caractérisant ainsi le paysage sous-marin, est un phénomène d’une importance scientifique et pratique considérable : les biocobstructions impliquent, En effet, de multiples aspects, allant des aspects biologiques et écologiques aux aspects environnementaux et climatiques. Il y a deux stratégies fondamentales sur lesquelles se base une biocomposition : le grégarisme et la colonialité. Parmi les bio-obstructions, le coralligène est sans aucun doute l’un des plus intéressants et complexes : ce n’est pas une véritable communauté mais un ensemble de communautés, résultat de l’équilibre dynamique entre les organismes constructeurs, parmi lesquels les algues calcaires sont fondamentales, et les destructeurs. Le coralligène, en plus de son aspect primaire avec dominance d’algues calcaires, peut présenter des visages à dominance animale : grands briozoi ramifiés, Madreporari coloniaux, gorgonacei. Dans ce volume, en plus du coralligène, sont traités les plates-formes à coraux et vermetides, les bancs à Cladocora caespitosa et à polychètes (Sabellaria et Ficopomatus), les facies à corail rouge et briozoi, les associations à rodoliti, les biocénoses des coraux profonds. Il existe de nombreuses typologies de bio-obstructions dans les mers italiennes, toutes soumises à une forte pression surtout anthropique, il suffit de penser à la récolte indiscriminée du précieux corail rouge ou à certaines méthodes de pêche. Ce sont des habitats qui caractérisent le paysage marin et qui nécessitent une grande attention et protection, pour éviter la disparition de précieux points chauds de la biodiversité.
N. 23 - Lagunes, estuaires et delta. Une frontière entre mer et rivières
Delta, lagune, estuaire : trois environnements produits par des interactions étroites entre les rivières et la mer. Environnements qui demandent aux organismes de réaliser la difficile adaptation à l’alternance incessante de conditions en partie continentales en partie marines. Dans cette singulière zone de transition entre terre et mer, les plantes à fleurs rivalisent avec les algues vertes pour le rôle de dominatrices de la végétation submergée. Le peuplement de ces milieux est composite, tant dans sa composante aquatique que dans celle qui colonise ses rives. Il existe des espèces d’origine marine, mais capables de tolérer l’eau à salinité faible et variable. Peu d’espèces, comme l’anguille et les esturgeons, alternent leur vie entre mer et rivière, traversant lagunes et delta au cours de leurs migrations. L’aspect le plus visible de la faune de ces milieux est constitué par les oiseaux aquatiques, très nombreux surtout pendant la période hivernale, quand les étendues d’eau se peuplent des migrateurs qui s’y arrêtent avant de se déplacer dans leurs quartiers reproducteurs. Fragiles comme il est typique des milieux de transition, les deltas, les estuaires et les lagunes ont profondément souffert de l’urbanisation massive des littoraux, qui a conduit à une réduction drastique des formations caractéristiques à barena. La survie du peuplement originel doit aujourd’hui faire face à un nombre croissant d’espèces extraterrestres qui entrent en compétition pour l’espace vital.
N. 24 - Les habitats italiens. Expression de la biodiversité
Étirée sur mille kilomètres du Nord au Sud, entre la haute chaîne alpine qui la sépare de l’Europe centrale et les eaux de la Méditerranée, l’Italie présente une richesse de situations environnementales qui n’a pas de comparaison sur tout le continent européen. Si à cette richesse d’habitat nous ajoutons plus de 57.000 espèces animales, les environ 6.700 espèces de plantes vasculaires et les nombreux milliers d’espèces liées à d’autres grands groupes d’organismes vivants, comme les champignons et les algues, nous pourrons comprendre l’extraordinaire valeur de la biodiversité en Italie, encore enrichie par le nombre très élevé d’espèces endémiques, dont l’aire de distribution ne dépasse pas les frontières de notre pays. Les habitats et le peuplement végétal et animal ont cependant dû faire face à une présence humaine qui s’est souvent laissée aller, surtout dans un passé récent, à une action destructrice qui a affecté dramatiquement des écosystèmes fragiles comme les milieux littoraux, les tourbières, les résurgences. La collection "Quaderni Habitat" se termine par ce volume, qui résume les principales caractéristiques de la diversité environnementale de l’Italie. Le lecteur est invité à s’immerger dans cette réalité si riche de situations uniques et de présences végétales et animales précieuses, pour partager aussi la responsabilité d’une gestion sensible et consciente.